Dup

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Fan de lecture depuis toujours, avec une légère préférence pour les thrillers, mais j'ai mis le doigt dans le domaine de la fantasy depuis peu et c'est maintenant le bras tout entier qui est happé!
Mais je ne suis pas sectaire et aime bien tenter de temps en temps les autres genres.
Je partage un blog avec ma copine Phooka dans lequel nous venons parler de nos lectures.

roman

Albin Michel

20,20
Conseillé par
5 octobre 2010

Seul à savoir

J'avais été scotchée par L'Oeil de Caine,
J'avais été scotchée par Monster...
Et bien voilà, pari encore gagné Mr Bauwen, me voilà à nouveau scotchée !

Comme j'aime ces livres qui, une fois ouvert, on est plongé de suite dans l'histoire, on se sent très vite en empathie avec les personnages principaux, et on ne peut plus lâcher le livre avant de savoir qu'est-ce-qui va leur arriver encore! Comme j'ai aimé cette Marion que l'auteur, sans compassion aucune, balance dans une tourmente sans nom alors qu'elle a déjà tellement souffert il y a 15 ans. Cette histoire d'amour si belle et si ... inachevée, cette quête, cette recherche "forcée" 15 ans après...
C'est vraiment très difficile de parler de ce thriller sans spoiler. Je ne sais vraiment pas par quel bout envisager ma chronique !
La construction: Une alternance de chapitres courts entre "avant" et "maintenant" rend l'histoire addictive. On court de révélations en coups de théâtre, pas un moment de répit.
Les personnages:
Marion: il y a 15 ans, jeune étudiante en médecine, fraîchement reçue à son concours entame son premier stage "infirmier" dans le service d'Orthopédie de l'Hôpital Hôtel-Dieu de Paris, juste à côté de la cathédrale Notre-Dame.
Aujourd'hui, pigiste en CDD à France-Télévision où elle est corvéable à merci et malmenée par une patronne intransigeante, speed et hautaine.
Entre: ???
Nathan Chess: il y a 15 ans, jeune chirurgien brillant, chef du service d'Orthopédie du même hôpital. Une histoire d'amour née, romantique à souhait entre ces deux là, jusqu'à la disparition brusque, pure et simple de celui-ci. Aujourd'hui exit Nathan Chess, mais Adrian Fog... le même néanmoins.
Entre: ???
L'intrigue: non, impossible d'en parler sans dévoiler... allez le lire ! Je n'ai qu'une seule chose à dire, ce livre est ÉNORME. C'est un monstrueux jeu de manipulation. Dans son précédent livre Patrick Bauwen mettait à l'honneur les forums littéraires et leur communauté virtuelle. Ici c'est Facebook qui devient presque LE personnage principal de ce thriller. Facebook avec ses travers, tout ce qu'on peut lui reprocher actuellement comme son manque de confidentialité, la facilité avec laquelle on peut "pister" quelqu'un. Facebook et ses messages instantanés (qui eux ne sont pas archivés...ça je ne savais pas!). Mais aussi Facebook qui relie et rapproche les gens, qui permet des échanges plus conviviaux, qui abaisse les barrières entre les gens. Facebook qui permet de réaliser tellement de choses: le coup du Freeze, c'est génial !

Bref, j'ai dévoré ce livre en même pas deux jours, enfin en même pas deux nuits d'ailleurs... et j'annonce un méga coup de coeur. Merci Mr Bauwen de me régaler ainsi !

roman

Albin Michel

Conseillé par
28 septembre 2010

LA MAISON D'À CÔTÉ de Lisa Gardner

Voilà un livre dont le bandeau rajouté sur la jaquette par Albin Michel porte bien son nom: SPÉCIAL SUSPENS...

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi stressant, au point de retenir ma respiration par moment, avec un "Misère, mais que va-t-il se passer encore !!!" qui résonne dans ma tête.
L'intrigue est tarabiscotée comme il faut, ce n'est qu'au dernier chapitre que l'on comprend. C'est tordu à souhait, et pourtant tellement possible, tellement réaliste... à faire froid dans le dos. Vraiment ce que dit la quatrième de couverture est on ne peut plus vrai ! On ne regarde plus de la même manière la fenêtre de son voisin, on s'interroge sur tout ce que l'on peut dire ou laisser comme traces sur le web aussi...
Mais là où Lisa Gardner fait très fort, c'est l'impression de yoyo que fait le lecteur vis à vis de ses personnages tout du long du roman: Je m'explique...
D'un côté on suit l'enquête derrière le commandant D.D. Warren, une femme célibataire approchant la quarantaine, au caractère bien trempé, qui a la niaque et qui se démène vraiment pour résoudre cette disparition. C'est une course contre la montre qu'elle mène, car plus les heures passent, plus les chances de retrouver Sandra vivante diminuent. On a vraiment envie de l'aider !
Mais d'un autre côté, les suspects qu'elle met en scène sont presque tous attachants et on n'a pas envie de les voir finir en prison !
Parce que voilà, nous lecteur on sait que cette femme n'est pas morte, puisqu'elle nous parle, par chapitre ou paragraphe, en genre voix off, écrit en italique... et elle n'est pas toute clean cette Sandra qui se dévoile au fil des pages !
Nous lecteur, on sait que le mari n'est pas coupable, mais on sait également qu'il cache quelque chose ! (L'auteur est sadique d'ailleurs, car elle fait de ce personnage le suspect N°1 évident, que tout accable, alors qu'on est en pleine empathie avec lui, ce pauvre mari qui se démène tout seul avec sa gamine de 4 ans, qui essaye de préserver au maximum le plus de normalité possible à leur vie plongée dans le chaos)
Nous lecteur, on sait également qu'il s'est passé quelque chose au sein du couple durant leurs vacances précédentes...c'est sans cesse sous-entendu... mais on ne sait pas quoi ! Argh !
Bref, on en sait beaucoup plus que le commandant... mais on patauge tout autant !!!
Et plus on avance, plus le nombre de suspects augmente. Et plus on approche de la fin du livre, plus l'angoisse monte. On sait qu'on s'approche de la révélation finale et qu'elle ne peut être qu'énorme. Et bien malgré tout, on se prend une sacrée claque ! Quel brio ! J'adore !

S. Andrew Swann

Bragelonne

Conseillé par
16 septembre 2010

LA LOUVE ET LA CROIX de S.A. Swann

Encore un livre que je n'ai pas pu lâcher à partir du moment où je m'y suis plongée...

Cette histoire commence en l'an de grâce 1221... et oui, de la fantasy moyen-âgeuse pour mon plus grand plaisir encore une fois ! Elle se situe en Allemagne, au fond de la forêt des Carpates et prend appuie sur les guerres de religion. L'église, sous le prétexte de convertir les barbares hérétiques Prusäns, envoie dans ces contrées les moines guerriers : les chevaliers de l'Ordre Teutonique.

Et c'est par la force qu'ils obligent "les sauvages païens" à devenir chrétien ! Mais en plus de la force de leurs épées, ils utilisent une machine à tuer, dressée depuis son plus jeune âge :une loup-garou, Lilly.
J'ai eu l'impression de lire La Belle et la Bête à l'envers ! :)) Udolf dans le rôle de la Belle et Lilly qui joue la Bête. Mais beaucoup plus violent tout de même...
Elle m'a beaucoup touchée cette Lilly qui subit son dressage, qui lutte contre sa nature de monstre. Perturbée en permanence par son autre moi qui lui parle sans cesse, par toutes les fausses valeurs que lui a inculquées son maître, le chevalier teuton.
Udolf aussi, car il n'est pas épargné par l'auteur: une enfance dévastée par le meurtre de tous les siens même s'il a été adopté par une famille aimante.
Bref, une belle histoire d'amour qui aurait pu être niaise à souhait, mais la magie de l'écriture fait qu'on l'avale sans s'en rendre compte tant il y a d'actions, de violence, de haine contre le fanatisme religieux.

Voilà un one-shot réussi, servit par une écriture agréable et efficace qui en fait un réel page-turner. En tout cas je serai au rendez-vous pour le suivant !

Lecture faite dans le cadre de Dialogues croisés en partenariat avec Librairie Dialogues

Conseillé par
2 septembre 2010

LA MORT DANS L'ÂME (Une aventure de Felix Castor) de Mike Carey

La quatrième de couv donne le ton: des morts qui reviennent, des âmes en perdition, plus des succubes et des zombies...
C'est avec une certaine crainte que j'ai démarré cette lecture (n'ayant pas apprécié la lecture de "13 balles dans la peau" de Wellington) . C'était sans compter sur l'humour de Felix Castor, le héros et narrateur, Fix pour les intimes.

Dès le début le décor est planté et les explications de Fix sont claires:
***"Aujourd'hui encore, un tas de gens meurent et restent morts: ils partent en randonnée à travers des contrées inexplorées, s'évaporent comme par magie, ou vont s'asseoir à la droite du bon Dieu sapés de pyjamas blancs immaculés, ou je ne sais quoi. Mais un tas bien plus nombreux suivent un autre chemin: ils se réveillent dans l'obscurité de leur mort et se redirigent vers la lumière du monde qu'ils viennent de quitter, la seule direction qu'ils connaissent. Le plus souvent, ils reviennent sous forme d'écho visuel de leur ancien ego, sans substance, ni masse, ni poids: on les nomme alors "fantômes". Parfois, ils réintègrent leur propre cadavre qu'ils animent: on parle dans ce cas de "zombies". Occasionnellement, ils envahissent un corps animal, assujettissent l'esprit de l'hôte en invoquant la force majeure t en réorganisant la chair et les os afin de ressembler davantage à ce qu'ils se rappelaient voir dans le miroir. On les appelle "lycanthropes" ou "garous" et, si l'on a une once de jugeote, on les évite comme la putain de peste.
Mais voici le prodige: pour chacune des ces multiples formes de revenants, il y eut des gens comme moi pour délester les vivants de leur charge et partir combattre les morts, avec la volonté et la faculté de les renvoyer ad patres. Les exorcistes."***

C'est donc son fond de commerce, ce don. Et il a du pain sur la planche car il se doit d'honorer la mort de son collègue et copain qu'il a lâchement abandonné. Il va alors tomber dans une histoire plus que tordue, genre la résolution d'un puzzle 10 000 pièces minimum à encastrer en 24 heures, il ne sait pas toujours où il met les pieds et le dit si bien:
***"Comme nous ressortions pour retrouver la blancheur du soleil et la lourdeur de l'air, je me figurai des ficelles de pantin pendillant d'entres les nuages, attachées à mes bras et mes jambes. Si jamais je trouvais qui tirait ces ficelles, je les lui nouerais autour du cou et serrerais très fort."***
C'est le type même d'intrigue impossible à raconter, tellement il y a de ramifications, les différentes affaires se croisent, s'entrecroisent...et pourtant cela se lit tout seul. Que dis-je, cela se dévore tant il y a de l'action, de la baston.

Les personnages sont hors-normes, outre notre exorciste-détective! Mention spéciale pour Nicky, le zombie avec tous les efforts qu'il fait pour maintenir son corps mort en état de fonctionner (les explications scientifiques valent leur pesant de cacahouètes, et le pire c'est qu'elles tiennent la route!!!)

L'humour de Mike Carey dans les commentaires, les descriptions, est excellent sans qu'il y en ait de trop. Exemple: description d'une infirmière (qui aurait pu être une cuisinière ;) )
***"Elle était âgée d'une quarantaine d'années et carrée comme une armoire victorienne: un quadrilatère massif avec un unique volume indifférencié de poitrine en guise d'étagère principale."***

Quant aux dialogues, ils sont tout simplement succulents! Ils m'ont valu plus d'un fou rire, et franchement ça fait du bien! Allez, encore un extrait pour la route!
Suite d'une bagarre entre Moloch (un démon) et Felix Castor...
***"Pivotant la tête, je rencontrais son regard fixe, imperturbable. La démonstration de force avait fait son effet: mon coeur battait la chamade et je n'avais plus de salive.
- Je préfère en rester là, grinça-t-il. Je me contentais de... me souvenir. Je me rappelais le bon vieux temps. Mais il est révolu, à présent. Le temps est fini où je pouvais trôner sur un siège fait des intestins de mes ennemis et me repaître de ta malheureuse espèce. Cet été-là ne reviendra pas.
- C'est trop con...approuvai-je en m'efforçant de conserver un ton égal. Mais où sont passées les tripes d'antan?"***

Une longue chronique mais parce que je ne pouvais pas faire autrement que d'y glisser quelques extraits (***)

thriller

Plon

18,50
Conseillé par
31 août 2010

Potens

Je suis sans voix, j'ai eu beau laisser tomber la pression pendant 24 heures après avoir fini ma lecture: rien n'y fait. J'ai des bleus partout, surtout à l'âme...

Que dire, c'est tout simplement énorme. Déjà Echo m'avait emballée, Potens est encore une pointure au-dessus: oui, ENORME!

L'enquête d'abord qui est compliquée à loisir. Qui est menée tambour battant et nous induit en erreur de chapitre en chapitre. Ingrid Desjours nous manipule comme elle veut en nous faisant évoluer au sein de ce groupe de surdoués: Potens. Car tous peuvent être le meurtrier idéal, tous ont un grief à reprocher à la victime. Et surtout tous ont les capacités intellectuelles pour falsifier la réalité, modifier les preuves, dénoncer subtilement le "copain", défendre "l'ami". Bref, un vrai panier de crabes dans lequel nous plonge l'auteur!
La morale est secouée également car la victime est tellement chargée que, malgré son meurtre ignoble dès le premier chapitre, on n'éprouve aucune pitié, aucune compassion pour cette femme aussi manipulatrice que les autres, voire plus.

Mais là où l'auteur fait très fort, c'est que même ce côté enquête passionnant devient secondaire tant elle fait la part belle à ses deux personnages principaux!
La brillante et so sexy criminologue, Garance Hermosa se dévoile de plus en plus. Son passé tente de ressurgir malgré toutes les barrières qu'elle a érigé depuis toute petite. Garance arrive petit à petit à relâcher la bride. Elle apparaît plus humaine, moins joueuse avec les sentiments des autres comme dans Echo. On comprend au fil des pages tout ce qu'elle a enduré gamine, alors on pardonne, on a vraiment envie qu'elle y arrive. Mais c'est sans compter sur le côté machiavélique d'Ingrid Desjours!
Quant à Patrick Vivier, ce cher commandant avec sa belle voix grave, j'avais déjà eu un gros faible pour lui... inutile de vous dire que cela ne s'est pas arrangé! Pauvre Patrick, Ingrid vous êtes sans coeur!

Et cette fin, déroutante, qui reste à prouver, qui reste en point d'interrogation même si...
On a passé tout le livre à démonter, déboulonner, décortiquer et éclairer favorablement tout ce qui pouvait peser contre ce personnage!!!
Mince alors, je me suis encore faite rouler dans la farine.

Mais comme j'aime ça, et aussi comme ce n'est pas encore ce coup-ci qu'ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants...et bien je serai au rendez-vous pour le suivant!