Relic
EAN13
9782809800487
ISBN
978-2-8098-0048-7
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Suspense
Nombre de pages
462
Dimensions
24 x 15,5 x 3,1 cm
Poids
564 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
849
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DES MÊMES AUTEURS

Cauchemar génétique, Robert Laffont, 1997.
Le Grenier des enfers, Robert Laffont, 1999.
Le Piège de l'architecte, Robert Laffont, 2000.
Ice Limit, L'Archipel, 2002.
Les Sortilèges de la cité perdue, Robert Laffont, 2003.
La Chambre des curiosités, L'Archipel, 2003.
Les Croassements de la nuit, L'Archipel, 2005.
Le Violon du diable, L'Archipel, 2006.
Danse de mort, L'Archipel, 2007.
Le Livre des trépassés, L'Archipel, 2008.

DE DOUGLAS PRESTON

Jennie, Robert Laffont, 1997.
Le Codex, L'Archipel, 2007.
T-Rex, L'Archipel, 2008.

Ce livre a été publié sous le titre Relic

par Forge Book, New York, 1995.

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eISBN 978-2-8098-1169-8

Copyright © Douglas Preston et Lincoln Child, 1995. Copyright © Éditions Robert Laffont, 1996, pour la traduction française. Copyright © L'Archipel, 2008, pour la présente édition.

1

Bassin de l'Amazone, septembre 1987

Il était midi. Les nuages accrochés au sommet du Cerro Gordo se détachèrent avant de se disperser. Là-haut, très loin au-dessus de sa tête, entre les branches les plus élevées de la forêt, Whittlesey distinguait les éclats d'un soleil doré. Des animaux, sans doute des singes-araignées, se disputaient sous la voûte en poussant des hurlements, et un macaque descendit en piqué vers lui en gloussant des obscénités.

Whittlesey s'arrêta à côté d'un jacaranda déraciné. Il jeta un œil sur Carlos, son aide de camp, qui le rattrapait tout en sueur, et lui dit en espagnol :

— Baja la caja, on va se poser ici.

Whittlesey s'assit sur le tronc couché et entreprit de retirer sa botte droite et sa chaussette. Il alluma une cigarette dont il appliqua l'extrémité brûlante sur la grappe de sangsues qui avaient envahi son tibia et sa cheville.

Carlos se délesta d'un vieux paquetage de l'armée sur lequel avait été attachée à la hâte une caisse en bois.

— Ouvre-la, veux-tu ? demanda Whittlesey.

Carlos défit les liens, il releva une série de petits fermoirs en cuivre et souleva le couvercle.

Le contenu de la caisse était enveloppé soigneusement dans les fibres tressées d'une plante locale. Whittlesey en écarta quelques-unes et découvrit les objets d'artisanat qu'elle contenait : un herbier en bois et un carnet de cuir à la couverture tachée. Après un moment d'hésitation, il tira de la poche de sa chemise une petite figurine en bois sculptée de manière délicate, qui représentait un animal.

Il la manipula, admirant une fois de plus la qualité du travail ; elle était étonnamment lourde. Après quoi, il la déposa comme à regret dans la caisse, replaça le filet végétal et reficela le paquet. Ensuite, il tira de son sac à dos une feuille de papier blanc qu'il déplia sur ses genoux. De sa poche il sortit un stylo en or tout cabossé et écrivit :

Haut bassin du Xingu

17 septembre 1987

Montague,

J'ai décidé de renvoyer Carlos avec la dernière caisse, moi je vais continuer seul à chercher Crocker. On peut faire confiance à Carlos, et je ne veux pas prendre le risque de perdre cette caisse au cas où il m'arriverait quelque chose. Tu remarqueras qu'elle contient une crécelle de chaman et divers autres objets rituels qui semblent uniques. Mais la figurine qui les accompagne et que nous avons trouvée dans une hutte vide constitue la preuve que je cherchais. Observe ces greffes de taille exagérée, ce côté reptilien, cette allure de bipède. Les Kothogas existent bel et bien, et la légende du Mbwun n'est pas une simple vue de l'esprit. Toutes les notes que j'ai prises sur les lieux sont dans le carnet qui contient aussi un récit complet des circonstances dans lesquelles l'équipe s'est séparée; mais tu l'auras déjà appris quand ces lignes te parviendront.

Whittlesey secoua la tête à la mémoire de ce qui s'était passé la veille. Ce salopard de Maxwell. Son seul souci, c'était de ramener intacts au musée les spécimens sur lesquels il était tombé. Whittlesey se prit à rire. Des œufs fossiles. Rien d'autre que des coquilles inutiles, stériles. Maxwell aurait dû être paléobiologiste et non anthropologue. Quelle ironie du destin ! Maxwell et les autres avaient quitté l'expédition à peine un kilomètre avant l'endroit de sa propre découverte.

Mais peu importait. Il n'était resté que Carlos, Crocker et les deux guides. Enfin, maintenant il se retrouvait seul avec Carlos.

Whittlesey recommença à écrire.

Sers-toi de mes notes et des objets que tu trouveras pour m'aider à me remettre en bons termes avec le musée. Mais, par-dessus tout, prends grand soin de cette figurine. Je suis convaincu qu'elle est d'une valeur incalculable pour un anthropologue. Nous sommes tombés dessus hier par hasard. Il semblerait qu'il s'agisse de l'élément central dans le rituel du Mbwun. Toutefois il n'y a pas d'autre trace d'habitation dans les parages, ce qui me paraît bizarre.

Whittlesey fit une pause. Ses notes ne comportaient pas la description de la figurine. Même à présent, quelque chose dans son esprit préférait écarter ce souvenir.

Si Crocker n'avait pas quitté la piste pour mieux observer un jacamar, personne n'aurait jamais trouvé ce sentier caché qui courait dans la pente entre des parois couvertes de mousse. Après cela ils étaient tombés sur cette hutte grossière à moitié enterrée au milieu de vieux arbres, au fond de cette vallée humide où le soleil pénétrait à peine. Les deux guides botocudos, qui d'ordinaire n'arrêtaient pas de bavarder derrière son dos en tupian, s'étaient tus aussitôt. Quand Carlos leur avait posé des questions, l'un d'eux avait marmonné quelque chose à propos d'un gardien de la hutte et de la malédiction qui frappait quiconque violait ses secrets. C'est là que pour la première fois Whittlesey les avait entendus évoquer les Kothogas. Les Kothogas. Le peuple de l'ombre.

Whittlesey était incrédule. C'étaient généralement les guides qui parlaient de malédictions : un prétexte comme un autre pour demander une augmentation ! Mais là, quand il était sorti de la hutte, les guides avaient carrément disparu.

Ensuite, il y avait eu cette vieille femme, qui avait débouché, comme ça, de la forêt. Probablement une Yanomami, pas une Kothoga. Mais elle les connaissait, elle les avait même vus. Les mots étranges qu'elle avait proférés... Et cette façon qu'elle avait eue de se fondre à nouveau dans la forêt. On aurait dit un jeune jaguar et non une grand-mère.

À ce moment-là, ils avaient à nouveau jeté les yeux sur la hutte. La hutte... Whittlesey laissa ses souvenirs se rassembler. Elle était flanquée de deux stèles de pierre où se trouvait gravée la même effigie : celle d'un animal assis sur ses pattes arrière qui, entre ses griffes, enserrait une forme indistincte. Derrière la hutte se distinguait un jardin de hautes herbes, une oasis de couleur vive, singulière au milieu de tout ce vert uniforme.

Le sol de la hutte était creusé sur plusieurs dizaines de centimètres. En pénétrant à l'intérieur, Crocker avait failli se rompre le cou. Whittlesey l'avait suivi avec plus de précaution, tandis que Carlos restait agenouillé à l'entrée. À l'intérieur, l'air était sombre, frais. Il y flottait une forte odeur d'humus. Quand il avait allumé sa lampe de poche, Whittlesey avait aperçu la figurine posée sur un haut monticule érigé au centre de la hutte, au pied duquel, tout autour, était disposée une série de disques gravés de manière bizarre. Ensuite, il avait promené sa torche sur les murs. Des crânes humains étaient alignés le long des parois. Examinant les plus proches, Whittlesey avait remarqué des marques de griffure qu'il n'avait pas su interpréter. Les crânes présentaient des trous béants sur leur sommet et, dans de nombreux cas, à la base, la lourde plaque occipitale avait disparu.

Sa main tremblait et la lampe torche avait donné des signes de faiblesse. Avant de la rallumer, il avait aperçu une lumière ténue qui filtrait à travers les milliers d'orbites tournées vers lui. Des grains de poussière flottaient lentement dans l'air épais...
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