La ruche, roman

Arthur Loustalot

JC Lattès

  • Conseillé par
    25 octobre 2013

    Dans son recueil de nouvelles Là où commence le secret, Arthur Loustalot faisait preuve d’une écriture harmonieuse, classique. Dans ce roman, il effectue changement de cap à 180 degrés ! Le titre, la ruche synonyme d’essaim, de bruits incessants colle parfaitement au contenu.
    On est bousculé, valdingué par l’écriture : phrase courtes, nerveuses, échanges souvent cinglants qui s’enchaînent sans temps mort.

    Un huis clos clos entre Alice la mère et ses trois filles dont la cadette est encore une adolescente. Deux ans se sont écoulés depuis que son mari l’a quittée et elle sombre.
    Tout le roman se déroule dans l’appartement. Brouillard de fumée de cigarettes et où verres d’alcool et tasse de café sont laissés sur la table. Alice a l’impression d’avoir tout donné pour son mari et ses filles. Ca fait mal, Marion, Claire et Louise prennent en pleine figure ces crises qui frôlent l’hystérie (et nous aussi). Alice a instauré des codes dans ce lieu : les portes doivent rester ouvertes. Ses filles lui tendent une bouée de sauvetage En vain. Elles sont fatiguées d’endosser les responsabilités et le rôle que leur mère ne veut plus jouer. Car Alice n’a pas digéré le départ de son mari. Si ses filles cherchent à la protéger, jusqu'où peuvent-elles aller ?

    Les douleurs, la frustration, la culpabilité mais aussi l'amour parasité, les remords jaillissent à chaque page. L’écriture ne plaira pas tout le monde. Paradoxalement, elle sert et nuit à cette lecture créant une tension mais pouvant donner le tournis ou une sensation d’étouffement (j'ai dû interrompre ma lecture à plusieurs moments car je me sentais oppressée).
    Difficile de dire si j’ai aimé ce roman mais j’ai été interpellée…