Ces choses que nous n'avons pas vues venir

Steven Amsterdam

Albin Michel

  • Conseillé par
    29 janvier 2011

    Des futurs qui nous pendent au nez !

    Ce livre est une série de tableaux apocalyptiques, futuristes et pourtant qui nous laissent à réfléchir, alors que je lisais ce livre, l’Australie était plongée dans les eaux, les frissons d’une réalité qui se rapproche à pas de géant, comme un écho à cette fatalité d' un monde en perdition.

    Les humains deviennent des loups pour survivre tant bien que mal, plutôt mal il va sans dire. J’ai donc lu ce livre avec ces images qui ressurgissaient, s’ajoutant à toutes les autres que l’auteur nous expose ; un livre fort, poignant qui s’approche de très près à un futur pas si loin de nous.

    Je vous résumerai pas toutes les scénarios possibles et imaginables, mais regardez autour de vous, et de part le monde, la descente est sous nos pas, le vertige vous prendra à travers les pages, cramponnez-vous autant que vous le pouvez, mais rien n’arrêtera cette glisse vers une fin pas très chouette.

    Au-delà de ces histoires noires, l’écriture est agréable, les personnages qui reviennent d’un tableau à un autre, sans jamais savoir réellement si ce livre se veut un roman ou un recueil de nouvelles. Il n’y a pas de réelle cohésion entre les histoires si ce n’est le narrateur qui se retrouve ici et là, et d’autres personnages…C’est ce point qui m’a le plus dérangée en somme, à chercher cette cohérence dans le fil de l’histoire.

    Cette histoire qui pourrait se rapprocher au mieux de la vidéo (à voir sur le blog) s'intitule : Terre aride, en voici le début : “ Un cheval de pluie est un cheval qui a été habitué à se déplacer sous des pluies torrentielles sans se plaindre. Il peut porter au trot des charges et des gens à travers des cours d’eau en crue. Je n’ai jamais demandé qui les dresse, ni comment, mais bravo. Cette jument ne m’a jamais planté. Du moment qu’elle a sa capuche et sa housse, elle passera parmi des troncs pourris en forêt, traversera des torrents dévalant des rues principales, pour aller là où il faut. (…) Je suis sensé parcourir les basses terres, chercher la flamme vacillante des bougies dans des maisons plongées dans l’obscurité et évacuer ceux qui croient encore à une éclaircie.”

    Cette éclaircie qui s’étiole dans le temps, nous la vivons actuellement, viendra un jour où l’éclaircie ne sera qu’un lointain souvenir, un leurre de plus. On pourra implorer tous les dieux de ce monde, ou pourra s’acharner à mettre en place des ceci et des cela, des taxes anti-pollution, et des amendes pour les pollueurs, on pourra débloquer des fonds sans fonds, aucun pouvoir public ou privé d’ailleurs ne pourra faire face à ces catastrophes sans nom si ce n’est celui de la fin d’une humanité.

    L’Homme sera-t-il s’adapter à cette nature en colère ? Voilà la question qui ressort de ce livre. La prise de conscience est bien ancrée dans bien des têtes, mais peut-on et a-t-on les moyens et les capacités à effacer des erreurs à l’échelle planétaire ? J’en doute, et lire ce livre laisse un goût amer de comprendre que cet auteur sait lui aussi que même les mots n’auront aucun pouvoir à cette décadence qu’importe le scénario imaginé, l’un ou l’autre nous pend au bout du nez…

    Pour résumé, voici un livre qui m’ a plu pour tous ces scénarios catastrophes, nous laissant apercevoir sans doute un filet d’espoir nommé : survie … mais lisez-le plutôt, vous ne serez pas déçus, aucune monotonie, rien de farfelu même si ces histoires n’ont rien de réelles, elles frisent la réalité avec beaucoup de crédibilité.